Voici le 27 novembre 1942

La flotte se saborde à Toulon


Le 27 novembre 1942, il y a soixante ans, la flotte française se sabordait en rade de Toulon.

En quelques minutes, 90 navires dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 16 contre-torpilleurs,...sont détruits par leurs équipages selon un scénario mis au point deux ans plus tôt, lorsque la France avait été occupée par les Allemands.

Seuls cinq sous-marins choisissent de quitter la rade et trois d'entre eux gagnent l'Afrique du nord pour se mettre au service des Alliés et combattre Hitler.

Il ne reste pratiquement plus rien de la «Royale», cette flotte qui faisait la fierté de la France depuis l'Ancien Régime.

L'amiral Jean de Laborde a donné l'ordre de sabordage au petit matin, dès qu'il a appris que les Allemands avaient pénétré dans le «camp retranché» de Toulon.

Les blindés allemands s'étant heureusement perdus dans les dédales du port, ils n'ont pu arriver à temps pour empêcher le sabordage et s'emparer de la flotte.

L'amiral considère que son honneur est sauf, la flotte française n'ayant eu à servir ni l'occupant allemand ni l'ennemi héréditaire, l'Anglais!

À Londres, le général de Gaulle s'indigne que la flotte n'ait pas tenté de fuir vers l'Afrique du nord.

À Vichy, le gouvernement collaborationniste du maréchal Pétain perd son dernier atout face aux Allemands et à l'opinion publique.

Privé de ses plus belles colonies depuis l'invasion de l'Afrique du nord par les Anglo-Saxons et privé d'un semblant d'autorité sur la métropole avec l'occupation de la «zone libre» par l'armée allemande, il n'est plus qu'un pantin entre les mains de l'occupant.

L'illusion d'une paix de compromis s'éloigne et la défaite allemande apparaît inéluctable aux observateurs les plus lucides. C'est le moment que beaucoup choisissent en France pour entrer en Résistance.