Des astronomes ont trouvé du sel dans l'atmosphère de Io, un des satellites de Jupiter.
France
07/01/2003 - La présence de chlorure de sodium (NaCl) dans l'atmosphère de Io explique celle des nuages de sodium que les astronomes observent depuis 30 ans autour de cette lune jovienne. C'est ce qu'a annoncé Emmanuel Lellouch, chercheur à l'Observatoire de Paris-Meudon (OBSPM), en France, dans la revue Nature du 3 janvier.
En 1974, des astronomes avaient découvert la présence de sodium dans l'atmosphère d'Io, sous la forme d'un nuage de gaz. En 1990, ils y avaient trouvé du chlore dans une proportion équivalente au sodium, alors que dans l'Univers, le sodium est quinze fois plus abondant que le chlore. Ils avaient alors émis l'hypothèse d'une origine commune pour les deux éléments : le chlorure de sodium. Emmanuel Lellouch vient donc d'apporter la preuve de l'existence de ce composé. En janvier 2002, il a utilisé un radiotélescope et a détecté la présence de NaCl, à deux fréquences (143 et 234 gigahertz), dans l'atmosphère de Io.
L'atmosphère de Io semble constituée en partie par émission volcanique et en partie par l'évaporation des glaces de SO2, qui couvrent le sol de ce satellite. En plus du sodium et du chlore, elle se compose principalement de dioxyde de soufre (SO2), de monoxyde de soufre (SO) et de soufre diatomique (S2).
Io est le siège d'une importante activité volcanique. Les scientifiques pensent d'ailleurs que ce chlorure de sodium proviendrait des volcans. Emmanuel Lellouch a calculé qu'ils crachent entre 20 et 80 milliards de milliards de milliards de molécules de NaCl à la seconde.
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Io a un diamètre de 3 640 kilomètres. Il a à peu près la même taille que
celle de la Lune. Grâce à la sonde Galileo, qui explore Jupiter et ses
environs depuis 1995, les astronomes disposent maintenant d'images remarquables
de l'activité volcanique intense de ce satellite jovien.