Le Picard est une langue parlée  dans les Régions Nord - Pas-de-Calais (sauf l'arrondissement de Dunkerque, de langue flamande) et Picardie (moins la frange Sud), et en Belgique dans la Province du Hainaut jusqu'à La Louvière. Il est bordé à l'Ouest et au Nord-ouest par la mer, au Nord par les parlers flamands, à l'Est par le wallon, au Sud par le français et les parlers champenois, au Sud-Ouest par le normand. Dans le Nord - Pas de Calais, il est souvent appelé improprement "patois de Nord" ou "Ch'timi", et "Rouchi" dans la région de Valenciennes.  

Une longue histoire:

 Du point de vue linguistique, le Picard est une langue romane, issue du bas-latin en même temps que le Français et les autres langues dites " d'oïl " ( ce n'est donc pas une déformation du Français, comme l'idée en est encore fortement ancrée),  amenée par les légions romaines sur un substrat peut-être particulier, celui des parlers des tribus du Belgium (au cœur de la Gaule Belgique). Les invasions germaniques du V ème siècle, accompagnées d'une présence franque plus nombreuse et plus longue qu'ailleurs, ont également pu contribuer à son originalité par rapport aux langues voisines et en particulier au français .

 Au moyen-âge, le Picard, sous une forme écrite mêlée de Français, a donné naissance à une production littéraire très riche : de nombreuses oeuvres majeures de la France du Nord sont écrites en Franco-Picard  : Aucassin et Nicolette, Adam de la Halle et Jean Bodel à Arras ( centre prestigieux de la vie littéraire au XIII ème siècle ), Froissart à Valenciennes, Philippe Mousket à Tournai.... Abandonné comme média littéraire après le XIV ème siècle, le Picard nous est parvenu comme "langue dialectale", c'est-à-dire comme un ensemble de parlers populaires locaux (patois) dont chacun a son originalité, mais partageant une structure commune largement homogène." Son usage n’est pas limité aux campagnes mais reste très vivant dans les villes. Depuis une vingtaine d'année, le patois semble connaître une certaine renaissance, auprès d'un public soucieux de renouer avec ses racines...
La première université d'été picarde a vu le jour en 1983 et l'Université de Lille III a ouvert un poste de langue picarde...

http://www.nordmag.com/culture/patois/patois.htm

LE PATOIS DU NORD

 

Le "patois du nord", appelé également "chtimi" ou "chti" est une variante du PICARD. Il existe en effet très peu de différences entre notre patois et celui de nos voisins picards.
Le patois varie légérement d'une sous-région à une autre, et même d'un village à l'autre. Ainsi le patois de valenciennes se prononce différemment du patois calaisien.
C'est avant tout le langage de la vie quotidienne qui était pratiqué par la plupart de la population régionale. On peut estimer qu'aujourd'hui seulement 20% de la population connaît les rudiments du patois ou le parle. Le patois était le langage utilisé avant tout dans la "vie de tous les jours". Ses auteurs les plus célèbres sont Jules Mousseron l'auteur des histoires de Cafougnettes et Simons l'auteur de pièces de théâtre patoisantes.


http://parlerparlache.free.fr/patois/patois.html

Nos histoires drôles :

"Carvin, petite ville du Pas de Calais... Un soir au dîner, la petite demande à son père : - Papa, pourquoi qu't'éto toudi tout rouch ? - Ben tu vô m'file, chéto l'été, et in mobylette tu prin des coups ed'soléle et t'pio elle devient toute rouch. La fillette opine du chef mais ne paraît pas totalement convaincue. - Mais pôpô, in hiver aussi t'es tout rouch... - Ben oui m'file, in hiver y faiso frô. Su'mobylette, le frô et ch'vitesse cha t'faiso in' pio toute rouch avec... Alors la mère, excédée, saisit la bouteille de 5 étoiles et la tend à sa fille. - Tiens, passe el'mobylette à tin pèèère !"