LA PICARDIE

 

La Picardie a connu un démarrage économique sur une période de temps très courte à partir du début du Xle siècle pour atteindre sa plénitude vers 1225. Elle apparaît à cette époque comme une sorte de pont naturel entre trois régions puissantes , la Flandre, la Normandie, et la France proprement dite, marquée par le domaine capétien. Saint Quentin profite des relations qui s'établissent, même si la ville n'est pas un foyer essentiel.

 

Les invasions normandes sont terminées, le dernier raid sur Saint Quentin était de 883, sur la Somme vers 920. l'an mille a vu la fin des incursions extérieures ; devant le danger, les villes sont devenues des pôles de défense, de protection pour le plat pays. On s'y soucie du brigandage permanent, on construit des remparts, et on entretient des hommes d'armes. Ces risques de guerre apparaissent encore clairement , insécurité, protection contre les seigneurs , assaut de châteaux, partage du butin) 

A l'époque de Philippe Auguste, soit quarante ans plus tard, il n'en est plus question.

Les hommes sont plus nombreux , la Picardie devient une des régions les plus peuplées de France. Cette population demeure essentiellement rurale, et une ville comme Saint Quentin ne comprend que quelques milliers de personnes mais elle accueille des gens venus de la campagne proche, paysans libres ou serfs cette hospitalité est source de conflits avec leurs seigneurs, et aussi de différends avec ceux qui les reçoivent ; mais la liberté d'établissement apparaît fondamentale dès qu'elle ne touche pas aux intérêts de la ville, et, plus tard, du Roi. La ville grandit, l'agglomération déborde l'enceinte, avant que celle ci s'agrandisse pour la protéger.

 

Les références à cet état de choses sont nombreuses  Charte Philippe Auguste :  art. 8, 9, 10, 25.

Cette poussée démographique amène de nombreux défrichements  de nombreux contrats sont signés , les propriétaires qui résident en ville ont le droit de se rendre sur leurs terres pour les travaux agricoles : on peut penser que leurs exploitations sont relativement éloignées  Charte Philippe Auguste art. 52,

 

SOURCE :Extrait du livre sur le Colloque en 1980 sur les Chartes et le mouvement Communal à Saint -Quentin