L'enzyme de la mémoire 

Des chercheurs ont trouvé le moyen d'améliorer les capacités d'apprentissage et de mémorisation des souris. Il suffit de rendre inactive l'enzyme qui régule l'acquisition et la rétention des informations qu'elles reçoivent. 

Suisse 

- Pour éviter à notre cerveau de saturer, la protéine phosphatase 1 (PP1) aide ce dernier à faire le tri entre ce que nous garderons en mémoire et ce qui sombrera dans l'oubli. En bloquant l'action de PP1 dans le cerveau de souris, les chercheurs ont amélioré leurs facultés d'apprentissage et de mémorisation. Dans la revue Nature du 29 août, ils relatent leurs travaux, qui constituent une étape importante vers la mise au point d'un traitement pour les troubles de mémoire chez les personnes âgées.

Isabelle Mansuy, de l'Institut de biologie cellulaire à Zurich, en Suisse, a modifié génétiquement des souris de manière à inhiber l'action de l'enzyme PP1. Elle a alors découvert que la mémoire de ces dernières était meilleure que celle des souris normales. Elle a testé les rongeurs sur leurs facultés à reconnaître des objets particuliers et à retrouver l'emplacement d'une plate-forme de sortie noyée dans un conteneur d'eau opaque. Même les souris plus âgées étaient plus habiles lorsque l'enzyme PP1 était inactive.

Isabelle Mansuy souligne que cette expérience montre que le système moléculaire des cerveaux âgés n'est pas totalement complètement détruit et que les fonctions de mémoire peuvent être restaurées en bloquant l'action de l'enzyme PP1. Les scientifiques en concluent que le déclin de la mémoire lié à l'âge n'est donc pas dû à une dégradation mais au dérèglement de PP1. 

Catégorie(s) de cet article : Médecine et santé

Aurélie Deléglise